Le lecteur, qui est arrivé à ce niveau du blog, est en droit de se poser la question suivante :
« la DSN a démarré en 2013, elle est obligatoire depuis le 1er janvier 2017 et ce développeur de logiciels ne réagit que maintenant en mai 2018. Il aurait pu se réveiller avant. ».
C’est vrai. Laissez-moi vous expliquer mon « entrée » en DSN.
Sachant par expérience, qu’en informatique, il y a souvent beaucoup de plâtre à essuyer, j’avais bien vu passer la phase 1 puis la phase 2 mais sans trop entrer à l’intérieur de la DSN.
En mai 2016, je me suis penché sérieusement sur la question et je fus effaré par la phase 2.
Parallèlement à ceci :
- je signais la charte des éditeurs de la DSN
- je me rendis à la réunion plénière éditeurs le 21/07/2016 dans les locaux de l’URSSAF Paris (voir anecdotes)
- je deviens pilote pour la DSN auprès d’une MSA de province
- je modifiais mon logiciel de paie, notamment le plan de rubriques de paie afin d’augmenter le nombre de rubriques pour prendre en compte à la fois les rubriques propres à l’Urssaf et celles propres à la MSA, les premières travaillant sur la base de CTP en maille agrégée et les secondes en maille nominatives (voir articles précédents pour des explications sur ces termes).
Bien que la totalité de mes utilisateurs relèvent de la MSA, certains d’entre eux gèrent une seconde société affiliée à l’Urssaf (petits Travaux Publics ou transports). Un utilisateur étant même en mixte (certains salariés affiliés à la MSA et d’autres à l’Urssaf le tout dans la même société). La totale, en somme.
Certes, je ne m’attendais pas à ce que l’on me déroule le tapis rouge mais je pensais obtenir au moins un peu d’aide non pas sur la programmation mais sur la compréhension du cahier des charges. Il n’en fut rien (lire 16 comment les petits éditeurs de logiciels ont-ils été aidés pour la mise en place de la DSN ?).
Comme la DSN devenait obligatoire, deux solutions s’offraient à moi :
- ne pas faire la DSN donc abandonner mon logiciel de paie ce qu’ont fait de nombreux petits éditeurs (voir anecdotes). Ceci était pour moi inconcevable.
- me lancer à fond dans la DSN en relevant le challenge d’un point de vue technique. C’est ce que je fis mais ce fut une galère (lire la DSN : une usine à gaz et les aberrations de la DSN).
Je ne pouvais pas à cette époque lancer ce blog public car il aurait été si facile de me rétorquer que je critique la DSN car je ne sais pas la programmer.
J’ai donc relevé le défi et courbé l’échine. La date obligatoire du 1er janvier a glissé jusqu’au 1er juillet 2017.
Depuis plusieurs mois, je sors les DSN suivant tous les cas de figure (ceci m’a quand même pris près d’une année car je n’ai pas une équipe de 20 développeurs autour de moi).
Maintenant, je m’autorise à donner mon point de vue via ce blog étant persuadé que l’on court à la catastrophe et ce ne sera pas une entité comme l’armée comme avec le logiciel Louvois qui aura des soucis mais tout le pays.
De plus, je suis scandalisé de la tournure de la DSN : rendre les choses complexes afin que les gros éditeurs de logiciels et experts-comptables soient en situation de monopole
Je suis très étonné du peu de réactions (avant ce blog). Les gens ronchonnent beaucoup sur la DSN (entrepreneurs de TPE/PME, personnels d’expert comptables ou d’organismes) mais personne n’agit. Je ne souhaitais pas du tout me mettre dans la lumière, je préfère (et de loin) la tranquillité de mon jardin potager (et oui, le jardinage est mon passetemps favori me permettant de décompresser).
J’attendais patiemment que quelqu’un agisse, il n’en est rien donc je le fais avec ce blog ce qui me donne parfois l’impression d’être un lanceur d’alertes.